Le secrétaire général de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Maitre Drissa Traoré, a fustigé le silence de la CEDEAO face aux disparitions forcées en Guinée.
‘’La CEDEAO ne peut pas se taire, ne peut pas rester indifférente à l’enlèvement de ces acteurs qui se battent pour la démocratie et les droits humains en Guinée’’, a-t-il martelé.
Il affirme que ‘’c’est incompréhensible. Nous souhaitons que la CEDEAO se réveille et interpelle les autorités guinéennes afin que la lumière soit faite sur ces événements’’.
Interrogé sur les enlèvements d’Oumar Sylla alias Foniké Mengué et Billo Bah, enlevés depuis un an, Me Traoré a souligné qu’il ne s’agissait ‘’malheureusement pas de cas isolés’’.
‘’Nous avons l’enlèvement, en décembre 2021, d’Habib Marouane Camara, journaliste, dont on n’a toujours pas de nouvelles. Il y a également eu l’enlèvement et la torture d’Abdoul Sacko, coordonnateur du Forum des forces sociales de Guinée. Et très récemment, l’enlèvement et les tortures infligées à l’ancien bâtonnier du Barreau de Guinée’’, énumère le secrétaire général de la FIDH.
Il déduit qu’il ‘’y a une constance aujourd’hui en Guinée : les tortures, les enlèvements. Et cela s’apparente clairement à une stratégie de terreur visant à empêcher toute voix discordante, afin que la junte au pouvoir puisse continuer à agir librement’’.
Maitre Traoré rappelle que les autorités guinéennes qu’elles ‘’ont eu la lucidité d’ouvrir le procès des événements du 28 septembre 2009. Ce procès s’est tenu et a été salué à l’échelle internationale. Aujourd’hui, une nouvelle Constitution est en cours d’élaboration, et un référendum est prévu’’.
‘’Nous pensons qu’elles ont tout intérêt, dans l’intérêt du peuple guinéen, à respecter les droits humains. Il faut que les enlèvements cessent, que les tortures cessent, et que les manifestations publiques soient autorisées’’, a-t-il insisté, avant conclure : ‘’On ne peut pas aller au vote d’une Constitution si les voix ne peuvent pas s’exprimer, si toutes les personnes ayant quelque chose à dire ne peuvent pas le dire publiquement, ne peuvent pas s’organiser. La liberté de parole doit être garantie à l’approche du référendum constitutionnel’’.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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