Le journaliste Thierno Amadou M’Bonet Camara, fondateur du site Guinee114 et de la radio Ouest-FM, a été placé mardi en garde à vue à la direction centrale de la police judiciaire (DPJ) à Kaloum, au cœur de Conakry, à la suite d’une plainte déposée contre lui par Thierno Mamadou Bah, conseiller spécial du président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, a constaté un journaliste de Conakry Infos.
Selon une source policière, M’Bonet Camara est poursuivi pour « diffamation, injures publiques et harcèlement » à la suite d’une publication diffusée lundi soir sur sa page Facebook.
Dans ce texte, le journaliste accuse Thierno Mamadou Bah, surnommé TMB, d’avoir profité de ses fonctions pour détourner des fonds publics, évoquant notamment une prétendue convocation par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) pour des primes indûment perçues en 2022 alors qu’il siégeait au conseil d’administration de l’Office guinéen de publicité (OGP).
Il y évoque également un ancien incendie de bureau, supposément orchestré sous le régime d’Alpha Condé dans le but d’obtenir l’asile pour des proches résidant en Europe, ainsi qu’un réseau de blogueurs accusés d’orchestrer des attaques en ligne sous l’instigation du conseiller présidentiel.
Après une longue audition menée par la cellule de cybercriminalité, le journaliste a été retenu pour une durée de 48 heures, en attendant une éventuelle procédure judiciaire.
Des représentants de la presse, emmenés par Amadou Tham Camara, président de l’Association guinéenne de la presse en ligne (AGUIPEL), ont tenté une médiation sans succès.
Le plaignant, selon une source proche de la présidence, entend maintenir sa plainte et envisage d’aller jusqu’au procès.
Il accuse M’Bonet Camara de vouloir relancer le dossier OGP, dont ce dernier est président du conseil d’administration.
Ce nouvel épisode illustre les tensions persistantes entre les autorités de la transition et une partie de la presse critique, dans un climat de plus en plus marqué par les restrictions à la liberté d’expression.
Mohamed Sylla
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