Le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, a procédé vendredi à un changement stratégique au sein de la direction du parti en nommant Souleymane Souza Konaté au poste de responsable de la cellule de communication, en remplacement de Joachim Baba Millimono, jusqu’ici coordinateur de ladite cellule.
Jusqu’à cette nomination, M. Konaté officiait comme conseiller en communication auprès du leader de l’UFDG.
Ce remaniement intervient dans un contexte de tensions internes, marqué notamment par la polémique autour d’un mémorandum adressé au président du parti par un groupe de fédéraux, auquel Joachim Baba Millimono aurait apporté son concours rédactionnel.
Dans un entretien accordé à la presse vendredi, M. Millimono a confirmé avoir été sollicité par quatorze fédéraux, issus notamment de la Haute-Guinée et de la Guinée forestière, pour les aider à formuler leurs inquiétudes face à la situation actuelle du parti.
« Ce mémorandum a été effectivement rédigé par 14 fédéraux qui se sont retrouvés pour discuter de la vie du parti, de l’avenir du parti (…). Ils ont estimé que j’étais la personne la mieux placée pour répondre à certaines de leurs interrogations. », a expliqué Joachim Baba Millimono, justifiant sa participation à la démarche.
L’ancien responsable de la communication affirme que le but du document n’était pas de remettre en cause l’autorité de Cellou Dalein Diallo, mais de proposer des pistes de sortie de crise, alors que le parti est confronté à une injonction du ministère de l’Administration du Territoire lui imposant l’organisation d’un congrès sous 45 jours, faute de quoi son existence légale pourrait être compromise.
« Ce n’est pas pour évincer le président. Ils voulaient juste formuler des propositions pour l’aider à prendre une décision. Les militants sont désespérés, la situation est confuse », a-t-il ajouté.
Cependant, certaines des personnes citées parmi les signataires présumés du mémo ont publiquement nié leur implication, plongeant l’affaire dans une zone d’ombre qui semble avoir précipité la décision de la direction du parti.
Aucune déclaration officielle n’a été faite par la présidence de l’UFDG pour expliquer cette éviction, mais des sources proches du parti évoquent un « manque de loyauté » reproché à M. Millimono, qui aurait fragilisé la cohésion interne à un moment jugé crucial pour la survie politique de la formation.
Ce changement survient dans un climat déjà tendu pour l’UFDG, toujours empêtrée dans une bataille judiciaire liée à l’organisation de son congrès et sous la menace d’une éventuelle dissolution administrative.
En nommant un proche conseiller à la tête de sa communication, Cellou Dalein Diallo resserre les rangs face aux turbulences internes.
Mais la crise que traverse l’UFDG semble loin d’être réglée, et la recomposition silencieuse de ses instances pourrait bien annoncer une restructuration plus large.
Boua King
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