En cette saison des pluies, la route reliant la ville de Lola à la commune rurale de Gueasso, frontalière avec la Côte d’Ivoire, est devenue un véritable parcours du combattant, pour les usagers. Ce tronçon vital, d’une centaine de kilomètres, autrefois praticable, est aujourd’hui méconnaissable. Une route pénible à affronter, avec des ravins et des crevasses béantes, des nids-de-poule profonds et des flaques d’eau boueuses et stagnantes. Tout y est pour décourager, même les conducteurs les plus aguerris.
Sur cette route périlleuse, les véhicules se livrent à une lutte permanente contre les éléments. Des camions embourbés, d’autres renversés sur le flanc, témoignent de la dangerosité du trajet.
Pour Amara Bamba, un acheteur de produits, bloqué depuis deux jours à l’entrée de Guelemata, où son camion a obstrué le passage en tentant de franchir une crevasse sur une colline, la situation qui lui tombe dessus, le laisse sans voix. Aussi, lâche-t-il ce commentaire, sur un ton désabusé : « cette route est devenue un éléphant couché, qu’on ne peut contourner. »
Chaque pluie rend la route plus impraticable. Les eaux déversées forment des flaques profondes, véritables pièges pour les pneus, tandis que la boue engloutit tout véhicule qui ose s’y aventurer, sans précaution.
Selon un chauffeur, les riverains, sont souvent sollicités pour aider à sortir les véhicules embourbés du piège qui les retient. Cependant, ils ne cachent plus leur réserve, face à une demande qui n’en finit pas de se répéter : « nous voulons bien aider les chauffeurs en détresse et leurs passagers, mais voilà que ça ne s’arrête pas. Nous sommes constamment sollicités et devons toujours sortir sous la pluie et nous mettre dans la boue pour remblayer des trous, tirer ou pousser les véhicules embourbés. C’est ne situation vraiment pénible. Cette route est notre lien avec le reste du pays et la Côte d’Ivoire voisine. Mais regardez, dans quel état, elle est ! », déplorent ils.
Cette route mène vers Gueasso, la plus grande zone de production agricole de la préfecture de Lola :
Gueasso est distant de Lola de 60 kilomètres, mais aussi à 45 kilomètres de Wolono.
C’est dans cette zone que 99 % des ponts sont faits de bois. Avec l’intensité de la pluie de cette année, nous avons peur que l’eau emporte tout, sur son passage.
À partir de Gueasso, vers la frontière ivoirienne, c’est la zone de production de la tomate.
Aujourd’hui, nous avons passé toute la journée, à côté du camion.
Face à cette situation et d’ici que les grandes pluies ne s’installent, les appels se multiplient pour une intervention urgente des autorités, afin de réhabiliter cette voie capitale, pour le développement socioéconomique de la région forestière et même du pays tout entier. En attendant, les usagers continuent de risquer leur vie et leurs biens, sur une route devenue, synonyme de souffrance.
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