CONAKRY – L’ancien parti au pouvoir, le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) Arc-en-ciel, a été de nouveau suspendu le 23 août dernier par le ministre guinéen de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD). Il s’agit de la deuxième sanction du genre en l’espace de six mois.
Interrogée sur les raisons de cette décision, la directrice générale des élections (DGE), Djenabou Touré, a donné hier des détails supplémentaires lors d’une conférence de presse à Conakry. Elle a soulevé des “manquements graves aux dispositions légales” et aux “statuts internes du parti”.
Selon madame Djenabou Touré, l’un des péchés commis par le parti d’Alpha Condé et qui justifie cette nouvelle suspension réside dans les changements apportés aux organes de direction du parti sans en informer le ministère de tutelle. Elle a précisé que cette action est « contraire à l’article 17 de la Charte des partis politiques. »
La DGE a également soulevé un problème de conformité et de transparence financière, rappelant que le RPG Arc-en-ciel est le fruit de la fusion de plusieurs partis et que le RPG d’origine n’existe plus en tant que tel. « Le RPG n’existe plus. Et le RPG arc-en-ciel, ce qu’on lui demande comme document, -les pièces comptables- n’ont pas été fournies », a-t-elle déclaré.
Madame Touré a fermement démenti l’idée selon laquelle les sanctions précédentes rendraient cette nouvelle décision superflue. Elle a insisté sur la nécessité d’appliquer la loi, en dépit de l’historique des sanctions.
« Les gens disent que le parti était déjà suspendu. Quand vous suspendez quelqu’un et que la période arrive, vous évaluez, soit vous levez la sanction ou vous la reconduisez. Mais il faut qu’à un moment donné, si nous voulons bien gérer notre pays, que la rectification institutionnelle que nous demandons, que nous les administrateurs, qu’on commence à l’appliquer », s’est-elle défendue.
Le fonctionnement interne du parti est un autre grief formulé à l’encontre de l’ancien parti au Pouvoir : « Si vous dites que les organes de votre parti, le bureau politique, le comité central (par exemple) est composé de 400 membres. Mais ce comité central ne se réunit jamais. Vous n’avez pas les documents, vous ne donnez pas le registre de vente des cartes de membres, vous n’arrivez pas à justifier les fonds que vous avez pu avoir, il y a un véritable problème. Ça veut dire qu’il n’y a même pas d’alternance au sein de votre propre parti conformément au statut et règlements intérieur. »
Les statuts du RPG “bafoués”?
La directrice des élection précise que la suspension du RPG Arc-en-ciel est justifiée non seulement par des violations de la Charte des partis politiques, mais également par le non-respect de ses propres statuts internes. Selon madame Touré, tout parti politique doit se conformer à ses propres règles pour garantir une bonne gouvernance. « Le RPG arc-en-ciel, au-delà d’être en porte à faux avec certaines dispositions de la Charte, c’est d’abord son statut et règlements intérieur ».
Elle a toutefois concédé que le parti avait fourni « des preuves d’organisation des congrès au niveau des sections et autres », mais cela ne suffit pas à pallier les manquements constatés au niveau de la direction et de la gestion financière.
Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 4 septembre 2025 07:45
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