La société Emirates Global Aluminium (EGA) a annoncé ce mercredi que le gouvernement guinéen a unilatéralement résilié la convention de base liant sa filiale Guinea Alumina Corporation (GAC) à l’État guinéen.
Cette décision met en péril plus de 2 000 emplois dans la région de Boké, principal bassin de production bauxitique du pays.
Dans un communiqué publié depuis les Émirats arabes unis, EGA dénonce une mesure « sans justification valable » et annonce l’engagement immédiat d’une procédure de licenciements massifs.
GAC, considéré comme l’un des investissements miniers les plus significatifs en Guinée depuis 40 ans, emploie environ 3 200 personnes, dont 96 % sont des ressortissants guinéens.
« Ces actions rendent impossible la poursuite des opérations de GAC, ainsi que le développement de la raffinerie d’alumine », a déclaré Abdulnasser Bin Kalban, directeur général d’EGA.
Il accuse les autorités guinéennes d’avoir progressivement paralysé les activités de l’entreprise depuis l’automne 2024, notamment en suspendant les exportations de bauxite et en bloquant l’accès au réseau ferroviaire.
EGA qualifie ces mesures d’« illégales et arbitraires » et annonce son intention de saisir les juridictions internationales afin d’obtenir réparation. Le groupe souligne également que la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG), entreprise publique, a interrompu toutes les livraisons de bauxite à destination des Émirats arabes unis, forçant EGA à se tourner vers d’autres fournisseurs.
En 2024, GAC affirme avoir investi près de 244 millions de dollars en Guinée, notamment dans des projets de développement communautaire.
Cette résiliation s’inscrit dans une série d’initiatives menées par les autorités de transition guinéennes contre des compagnies minières jugées non conformes à leurs engagements contractuels.
Ces dernières semaines, le gouvernement a suspendu plusieurs conventions et permis miniers, dans le cadre d’une stratégie de « reprise en main du secteur » au nom de la souveraineté économique.
Toutefois, ces actions commencent à susciter des inquiétudes croissantes parmi les investisseurs étrangers sur la stabilité juridique et contractuelle du pays.
Mohamed Sylla
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