La Haute Autorité de la Communication (HAC) a prononcé ce lundi une interdiction d’exercer à l’encontre de Lamine Guirassy, PDG du groupe Hadafo Médias, pour avoir diffusé sur le réseau social X (ex-Twitter) une fausse alerte sismique à Conakry.
Dans une décision rendue publique le 11 juin 2025, l’organe de régulation des médias en Guinée reproche au journaliste la publication d’un message affirmant qu’un séisme de magnitude 7 avait frappé la zone de Petit Simbaya, créant une vive inquiétude au sein de la population.
La HAC indique avoir consulté les services compétents qui ont formellement démenti cette information, qualifiée de « totalement infondée ». Elle estime que cette publication constitue une « faute professionnelle grave » de la part d’un acteur médiatique considéré comme une source d’information de référence.
Considérant la gravité des faits, la HAC a décidé, après délibération en séance plénière, d’interdire à Lamine Guirassy d’exercer le métier de journaliste en République de Guinée « jusqu’à nouvel ordre ». Cette sanction s’appuie sur les articles 98 et 106 de la loi sur la liberté de la presse, ainsi que sur les dispositions régissant la HAC.
L’interdiction prend effet immédiatement, selon le communiqué officiel.
Cette décision marque un tournant dans les relations entre la HAC et certains acteurs majeurs de la presse privée en Guinée. Si la lutte contre la désinformation est jugée légitime dans un contexte de forte sensibilité sociale, des voix s’élèvent déjà pour interroger la proportionnalité de la sanction et ses éventuelles conséquences sur la liberté de la presse dans le pays.
À ce stade, ni Lamine Guirassy ni les organisations de défense des journalistes ne se sont encore publiquement exprimés sur cette décision.
Mohamed Sylla
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