Un différend foncier entre deux villages de la sous-préfecture de Dialakoro, dans l’est de la Guinée, a fait au moins deux morts et plusieurs disparus, ont indiqué dimanche des sources sécuritaires.
Les violences ont éclaté samedi dans la journée entre les localités voisines de Siramana et Kamerena, situées à environ 135 kilomètres de la préfecture de Mandiana.
Selon les informations recueillies sur place, le conflit porte sur la propriété d’une vaste zone agricole que les deux communautés se disputent depuis plusieurs années.
« Chaque camp revendique la légitimité historique de ces terres », précise une source sécuritaire sous couvert d’anonymat, évoquant des tensions anciennes aggravées par l’absence de délimitation claire.
D’après le bilan provisoire communiqué par les mêmes sources, les affrontements ont fait deux morts, cinq personnes portées disparues, ainsi que plusieurs blessés. Des habitations et infrastructures ont également été incendiées ou endommagées.
Contactés par téléphone, des habitants de Siramana affirment que le champ en question « appartient à [leurs] ancêtres depuis des générations ».
De leur côté, les ressortissants de Kamerena parlent d’une « tentative d’appropriation illégitime » et évoquent l’existence d’un document coutumier qui attesterait de leurs droits sur ces terres.
En raison de l’isolement et de l’absence de réseau téléphonique dans cette zone enclavée, les autorités administratives ont été informées tardivement, mais ont dépêché des équipes sur le terrain.
« Des mesures urgentes ont été prises pour contenir la situation et éviter toute escalade », a assuré une source administrative locale. Un détachement des forces de sécurité a été envoyé sur place pour rétablir le calme et sécuriser les populations.
Une mission de médiation, incluant des représentants des autorités locales, des leaders communautaires et des forces de défense, est attendue dans les prochains jours. Son objectif : apaiser les tensions, clarifier la situation foncière et éviter de nouveaux affrontements.
Les habitants des deux villages, eux, appellent à des solutions durables pour prévenir ce type de violences, dans une région marquée par le manque d’infrastructures et l’enclavement.
Kadiatou N’Diaye
Lire l’article original ici.