Quelques heures après la sortie médiatique du président du Bloc libéral, Faya Millimouno, l’ancien ministre de la communication, Alhousseiny Makanera, ne s’est pas fait prier pour apporter des démentis.
Pour le président du Front national pour le développement, si Faya Millimouno a ‘’le mérite d’avoir initié le débat’’, il se dit ‘’profondément déçu de la qualité de sa prestation. Car, pour moi, ce qu’il a dit frise même le mensonge’’.
Face aux critiques sur les pouvoirs accordés président de la République dans la nouvelle constitution, Makanera répond au patron du Bloc libéral en ces termes : ‘’Peut-être qu’il n’a jamais touché ce projet de constitution. Ou tout simplement, il est de mauvaise foi, ou il ne comprend même pas le français (…). Qu’est-ce que nous dit l’article 65 du projet de la nouvelle constitution ? Le président de la République nomme par décret aux hautes fonctions civiles et militaires de l’État, sur la base des principes de probité, d’inclusion, de compétence et de représentation territoriale. Le président de la République fixe par décret les attributions de chaque ministère’’.
Pourtant, dit-il, ‘’M. Faya vient de dire que le président nomme sans tenir compte de la formation, de la probité et autres. C’est contraire à ce qui figure dans cette constitution. Vous-même, je vous demande d’aller lire pour savoir s’il dit vrai ou s’il est en train de mentir. D’ailleurs, puisque nos textes juridiques sont d’inspiration française, je vous dirais que cette constitution-là est de loin en avance sur la constitution française. Parce que le pouvoir de nomination est consacré par la constitution française dans son article 13. Cet article dispose seulement que le président de la République nomme à tous les emplois civils et militaires. Alors qu’en Guinée, on parle de compétence, de probité, et même de représentation territoriale. Et même si cela ne suffisait pas, il faut passer devant le Sénat pour faire approuver une nomination’’.

Sur la question de la gratuité de l’éducation, le président du Front national pour le développement parle d’innovation. ‘’L’obligation est faite à tous ceux qui ont des enfants de les envoyer dès l’âge de 5 ans et de les maintenir à l’école, quelles que soient les raisons, jusqu’à l’âge de 17 ans. Donc, voir maintenant des enfants entre les véhicules en train de vendre au moment des cours devient criminel, passible de condamnation. C’est ce qu’il ne comprend pas’’, estime Makanera.
Il souligne aussi que’’’quand il dit que ça a toujours été repris dans toutes les constitutions, je voudrais dire à mon frère qu’on ne réinvente pas la roue. Élaborer une nouvelle constitution ne veut pas dire qu’il faut jeter tous les articles, comme celui qui jetterait l’eau du bain et le bébé. Mais c’est plutôt consolider les acquis, changer ce qui n’a pas marché et améliorer’’.
Et d’ajouter : ‘’Dans cet article, c’est ce qui a été amélioré. Mais il fait une grande confusion entre le texte et la réalité du terrain. Le texte consacre quand même la gratuité. La réalité du terrain, c’est une autre. Et là, on ne peut pas l’imputer au général Mamadi Doumbouya, puisqu’il n’était pas là avant (…). Mais ce qui est décevant, c’est le fait que celui qui est président du Bloc libéral pense que même l’enseignement privé doit être gratuit. Là, c’est une déception’’.
Sur la question de la stabilité constitutionnelle, il se demande ‘’si ceux qui ont rédigé cette constitution sont avec Dieu pour dire combien d’années celui qui sera élu restera au pouvoir ? Lui maintenant, il n’a qu’à nous dire quelle est la possibilité. A-t-il des canaux pour communiquer avec Dieu, afin de dire : il faut mettre telle personne qui fera 50 ou 70 ans ? Mais quand même, c’est ahurissant (…). L’instabilité constitutionnelle, c’est quand on adopte une constitution aujourd’hui, qu’on la change demain ou chaque année. C’est ce qu’on appelle l’instabilité constitutionnelle. Il n’y a aucune relation entre le remplacement d’un président de la République et le remplacement de la constitution’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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