Face à la presse vendredi, l’ancien ministre de la communication, Alhousseiny Makanera, a défendu son engagement politique et son parcours, en insistant sur sa constance. Il affirme que son combat ne vise pas l’accession à un poste. Il plaide pour une Guinée réconciliée avec ses valeurs et débarrassée des clivages ethniques. Extraits.
« Je ne cherche pas obligatoirement à être ministre ou président de la République. Si toute la Guinée, aujourd’hui, parle d’une même voix, ça aussi, il faut que je le précise, l’unité ne veut pas dire uniformité. Je ne dis pas que tout le monde doit être dans un même parti politique, tout le monde CNDR, non. La contradiction, c’est le moteur du développement, c’est l’essence même du développement. Mais qu’on ait des principes : pas d’ethnocentrisme, pas de violence, pas de haine, pas d’injures, et que la contradiction soit une contradiction saine, le choc des idées sans haine.
On a toujours entendu dans ce pays que notre ennemi, notre adversaire, c’est la pauvreté. Moi, je dis que c’est faux. Notre adversaire, c’est notre désunion. Parce que si on était unis, on devenait riches. Donc, il ne faut pas voir les conséquences et oublier la cause.
Mon objectif politique, c’est de réunir tous les guinéens. Quand vous prenez mon parcours, ça devait être inspirant. Malheureusement, en Guinée, on a renversé la pyramide. Les zéros sont devenus des héros, les héros sont devenus des zéros.
Quand vous prenez mon parcours, je n’ai jamais fait un choix par rapport à une ethnie.
En 1991, l’homme que j’ai soutenu pour les élections communales à Boké, il est encore vivant, vous pouvez aller là -bas, c’est Barry, pendant que mon propre oncle était sur une liste. Tout simplement parce qu’il se sentait étranger à Boké et certains avaient chanté qu’il faut un autochtone. J’ai décidé que je le soutenais. Vérifiez.
Quand je suis venu, en 1992, j’étais le porte-parole de l’UNR de Bah Mamadou. J’ai encore mes discours dans mon téléphone. Mais ceux qui disent que je suis inconstant, je veux que vous leur posiez une question : la majorité des gens qui soutiennent l’UFDG aujourd’hui, au temps de Bah Mamadou et Siradiou Diallo, ils soutenaient qui ? Cellou Dalein Diallo était l’adversaire irréductible de Bah Mamadou et Siradiou Diallo.
J’ai entendu quelqu’un dire : ‘Tu es incohérent, tu as soutenu Doumbouya’. Ça m’a fait rire. Vous savez pourquoi ? Que les jeunes comprennent la vie et la politique. Quand le problème de Bambeto a surgi, il y a eu des morts et des biens saccagés. M. Cellou Dalein Diallo a dit qu’il ne faut même pas parler des droits de l’homme. Bah Mamadou a été pris et jeté en prison. Quand il est sorti de prison, on lui a donné la possibilité de choisir celui qui devait prendre la tête du parti, et il a choisi celui qui était son adversaire de plus de 15 ans.
(…) C’est la règle de la politique. Quelqu’un aujourd’hui est ton adversaire, demain vous êtes des alliés. Aujourd’hui vous êtes alliés, demain vous êtes adversaires. Ça a toujours été comme ça ».
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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