Alors que son parti, l’Union pour le progrès et le renouveau (UPR) est cité parmi les formations politiques ayant exprimé, ce mercredi 9 avril, leur soutien à une éventuelle candidature du général Mamadi Doumbouya à l’élection présidentielle, l’ancien ministre Bah Ousmane se dit surpris. Rencontré par VisionGuinee, il a laissé entendre qu’à date, aucune candidature officielle du chef de l’Etat n’a été annoncée. Le moment venu, si cela devait arriver, l’UPR suivra son processus interne pour déterminer sa position. Sa réaction.
«Merci de me prêter votre outil informatique pour répondre à l’actualité. En effet, comme vous, j’ai vu sur les médias certaines publications de vos confrères. Je n’ai pas l’intention de vous apprendre votre travail, mais je pense qu’il y a une éthique, une certaine déontologie qui veut que lorsqu’il y a une information, il faut la recouper au moins pour avoir la quintessence de cette information. De quoi s’agit-il ? Nous observons tout ce qui se passe sur l’actualité nationale en rapport avec la transition, le passage de ce régime d’exception à l’état constitutionnel. Il y a beaucoup de choses qui se passent, dont sur le terrain beaucoup de mouvements de soutien qui évoluent et beaucoup de déclarations qui vont dans ce sens.
En tant qu’acteur politique, j’ai été approché, en même temps que mon parti, par plusieurs mouvements de soutien et de personnes ressources, pour solliciter ma participation à ceci ou cela. Alors, en ce qui concerne les mouvements de soutien, notre position a été claire. Nous sommes ouverts à toute démarche de ce genre, parce que nous avons toujours entretenu le dialogue avec les acteurs.
Nous avons dit donc qu’avec les mouvements de soutien, nous n’avons pas de problème particulier, à la différence qu’un mouvement de soutien est une action ponctuelle pour atteindre un objectif ponctuel. Le parti politique est créé et fonctionne sur la base d’un projet de société. Le parti politique se crée pour conquérir et exercer le pouvoir dans le long terme.
Alors, nous nous sommes dit sur cette base à l’UPR que les mouvements de soutien ne pouvaient pas y participer. Par contre, les alliances politiques, on peut les examiner, dans la mesure où notre projet de société, nos statuts, nous autorisent à nouer des alliances au besoin. Donc, pour faire l’économie un peu de notre entretien, nombreux sont les mouvements de soutien et des personnes ressources qui sont venues nous voir.
Pour le cas d’espèces, nous avons été approchés par des personnes ressources qui ont souhaité venir nous rencontrer à l’UPR pour parler de l’actualité. Et voilà que le mardi 8 avril, donc avant-hier, nous recevons, contrairement à ce que je pensais que c’étaient des émissaires, mais nous avons reçu des représentants d’une vingtaine ou trentaine de partis politiques et 5 à 6, 7 représentants de sociétés civiles. Alors, cette importante délégation est arrivée chez nous, nous les avons accueillis avec les formules que nous avons l’habitude de faire et les représentants des porte-paroles ont exposé le motif de leur visite.
Alors, pour faire court, comme toujours, ils nous ont parlé de développement, parlé concorde sociale, d’unité nationale. Ça, c’est un terrain sur lequel si vous nous cherchez, vous nous y trouvez. Le dialogue, le développement, la concorde sociale, l’unité nationale, ce sont des fondements sur lesquels nous avons bâti notre action politique.
Alors, au terme des entretiens qu’ils ont eus, ils nous ont fait part de la création de l’Alliance des Forces Patriotiques avec l’accompagnement de l’Arbre à Palabre. Sur ça, je rappelle que nous avons été approchés par le ministre Goureissy Condé, qui à un moment donné a organisé un forum citoyen.
Nous avons lu les thèmes de références, mais nous avons envoyé quelqu’un du bureau exécutif national assister à ce forum, parce que nous dialoguons toujours nous avec tout le monde. Partant de cela, nous avons pensé que la délégation que nous recevions le mardi était une continuité de cette approche de l’Arbre à Palabre. Donc, après l’exposé des motifs de la visite, au nom du bureau exécutif et des membres du bureau exécutif qui étaient présents, j’ai pris la parole pour remercier tout ce qui était venu, pour le remercier aussi pour l’honneur qu’on nous faisait de prendre contact avec nous en tant qu’acteurs politiques, de reconnaître que nous comptons sur la scène politique et aussi toute notre fierté pour tout ce qu’ils ont dit de notre parti.
Je leur ai dit que nous ne rejetons rien. Je leur ai dit que nous avons l’habitude de nous associer à toutes les actions qui visent à répondre aux grandes questions d’intérêt national allant dans le sens de l’amélioration des conditions de vie et de travail, allant dans le sens de la consolidation de la paix et de l’unité nationale. Sur ce terrain, nous partageons les points de vue qu’ils ont avancés.
Pour la participation à une alliance, nous avons un processus au sein de notre parti. Lorsque nous devons nouer une alliance, nous prenons le temps d’en savoir profondément et de faire un débat au sein du parti, au niveau des instances du parti, et prendre des décisions en fonction de l’avis général du parti. Ce n’est pas une question du président Bah Ousmane, ce n’est pas une question de 2, 3, 4 membres du Bureau exécutif national.
J’ai dit à nos frères qui sont venus nous voir de bien vouloir accepter de nous donner le temps qu’on mette cette question au débat au sein de notre parti. J’ai ouvert une parenthèse pour dire que d’ailleurs, nous sommes en train de préparer l’actualité de notre congrès national et ça pourrait être une question soumise à examiner à ce congrès. Mais il peut être possible aussi que le Bureau exécutif se réunisse, dépasse de cette question et décide d’une réponse appropriée.
Je leur ai dit cela. J’ai dit que dans tous les cas, nous avons besoin de temps pour prendre une décision appropriée et de la manière la plus appropriée comme nous avons l’habitude de faire. Je pense que ça a été entendu de part et d’autre.
Et pour aller dans le sens de la matérialisation des relations, j’ai dit que de ce que je peux faire, nous allons désigner deux points focaux avec lesquels vous allez avoir des contacts au fur et à mesure que ça évolue. Maintenant, pour soutenir la candidature du général Mamadi Doumbouya, moi, je suis représentant d’un parti politique. Il faudrait que le parti prenne la décision de soutenir ou de ne pas soutenir le président, le général Doumbouya, si sa candidature est déclarée.
Mais jusqu’à preuve du contraire, nous parlons beaucoup, nous entendons beaucoup de choses, mais la candidature du général n’est pas encore déclarée. Lorsque la candidature sera déclarée, nous avons un process en tant que parti politique pour savoir quelle réponse appropriée apporter à cette situation. Je tenais à rétablir un peu l’ordre des choses.
Nous avons été surpris de voir dans les médias que nous étions signataires d’une alliance alors qu’en fait, ce qui s’est passé, c’est ce que je viens de vous dire».
Par Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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