La coopération transfrontalière entre la Guinée, la Côte d’Ivoire et le Libéria franchit une nouvelle étape décisive dans la préservation de la Réserve intégrale des monts Nimba, inscrite sur la liste du patrimoine mondial en péril depuis 1992.
À Lola, une rencontre stratégique s’est tenue ce lundi 1 septembre 2025 à Gbakoré en présence d’experts et de représentants institutionnels des deux pays, avec pour objectif l’élaboration d’un plan directeur d’aménagement et de gestion conjointe du site.
Pour Justin Bilivogui, Directeur général du Centre de gestion de l’environnement des monts Nimba et Simandou (CEGENS), cette initiative constitue une opportunité importante pour la Guinée :« Cette rencontre est une aubaine pour notre pays. L’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR), fort de son expérience, nous accompagne dans cette démarche. Depuis les années 1980, l’UNESCO s’intéresse aux monts Nimba. Aujourd’hui, les structures que sont le CEGENS, l’OIPR et la partie libérienne ont établi un cadre de concertation tripartite, pour mener des actions concrètes. »
Il souligne que des activités de suivi écologique, de surveillance environnementale et de développement communautaire ont déjà été mises en œuvre sur les versants guinéen et ivoirien, contribuant à impliquer les communautés riveraines dans la conservation du site. « Grâce au soutien de l’Union européenne, nous avons pu élaborer un plan d’aménagement conjoint. Désormais, nous avançons vers un plan directeur intégré qui renforcera la gestion durable de la réserve. C’est un réel soulagement et un pas décisif vers la sortie de la liste des sites en péril », a-t-il ajouté.
La rencontre s’inscrit dans le cadre d’un processus défini avec l’UNESCO, l’UICN et les États parties, basé sur neuf indicateurs de référence. L’un des plus déterminants est précisément l’élaboration de ce plan directeur commun, encadré par le consultant de l’UNESCO, M. Moussa Diarrassouba, salué pour sa rigueur et son expertise. Il a notamment permis d’identifier les progrès réalisés, mais aussi les faiblesses à corriger dans les programmes actuels.
Présent également, le Secrétaire général de la préfecture de Lola, Emmanuel Sidibé, a souligné l’importance de ces travaux :« Les monts Nimba sont un bien inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Leur conservation doit être une priorité pour tous les États africains. Nous accueillons ici des experts venus de Côte d’Ivoire, du Libéria et de notre pays, unis pour préserver les acquis et assurer une gestion durable de cet espace unique.
Les travaux se poursuivront ce mercredi à Danané, en Côte d’Ivoire, avec la participation des délégations ivoirienne et guinéenne. L’objectif : finaliser l’élaboration du plan directeur, pierre angulaire du processus de retrait des monts Nimba de la liste du patrimoine mondial en péril.
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