Une réunion stratégique s’est tenue ce lundi 1er septembre 2025, à la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Libéria, marquant le lancement officiel des travaux préparatoires à l’élaboration d’un plan directeur conjoint d’aménagement et de gestion de la Réserve intégrale des monts Nimba. Cette initiative constitue une étape majeure dans le processus visant à retirer ce site transfrontalier exceptionnel de la liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO, où il figure depuis 1992.

Conduite par un consultant mandaté par l’UNESCO, cette première mission vise à recueillir les besoins, données et informations des deux États parties, la Guinée et la Côte d’Ivoire. Elle sera suivie d’une rencontre similaire, le 3 septembre prochain, à Danané, en Côte d’Ivoire, avec la participation active des autorités guinéennes.

 Un moment clé pour la conservation

Interrogé sur l’importance de cette rencontre, le colonel Zanou Moïse, directeur de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), a déclaré : «Il s’agit d’un moment clé dans le processus enclenché avec l’UNESCO. Nous sommes pleinement engagés à répondre aux neuf indicateurs définis conjointement avec l’UICN, l’UNESCO et les États parties, pour permettre le retrait des monts Nimba de la liste des sites en péril. »

Parmi ces indicateurs prioritaires, figurent :

-L’élaboration d’un plan directeur conjoint d’aménagement et de gestion ;

-La mise en place d’un plan de surveillance commun entre les pays ;                       -L’établissement d’un protocole de suivi environnemental, incluant le suivi rigoureux d’espèces endémiques telles que le crapaud vivipare (Nimbaphrynoides occidentalis) et le micropotamogale, deux bio-indicateurs majeurs de l’intégrité écologique de la réserve.

Une réserve sous pression

Le processus ne se limite pas qu’à des aspects administratifs. Il prend aussi en compte, les menaces réelles qui pèsent sur la réserve.

La problématique minière, notamment en Guinée, est particulièrement préoccupante, avec l’octroi de permis miniers à proximité de la zone tampon, l’existence d’une enclave minière et l’absence d’évaluation environnementale crédible : « ce sont des points critiques à résoudre, pour garantir une gestion durable de la réserve », a souligné un représentant du comité de gestion transfrontalier.

À cela s’ajoutent des pressions liées au braconnage, au défrichement agricole, et à une croissance démographique non contrôlée, autour de la réserve.

Des défis bien connus dans les aires protégées africaines, mais qui nécessitent une coopération renforcée entre les États et un appui constant des partenaires internationaux.

Une ambition commune d’ici 2027

L’ensemble de ces efforts s’inscrit dans une perspective à moyen terme. Les autorités guinéennes, ivoiriennes et libériennes, appuyées par l’UNESCO, l’UICN, l’Union européenne et d’autres partenaires techniques et financiers, espèrent que d’ici 2027, des progrès suffisants permettront le retrait officiel des monts Nimba de la liste des sites en péril.

« Nous remercions l’UNESCO, l’UICN et tous les partenaires techniques et financiers pour leur accompagnement constant. Cette collaboration est essentielle pour préserver ce joyau écologique unique au monde », a conclu le représentant de l’OIPR, colonel Zanou Moise, Directeur de l’ouest, de la  Côte d’Ivoire.

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