Les Forces Vives de Guinée (FVG), une coalition regroupant partis politiques, syndicats et organisations de la société civile, ont exprimé lundi leur opposition ferme au projet de Constitution rendu public le 30 juin dernier. Dans une déclaration, elles dénoncent la suppression d’une clause interdisant au chef de la junte, Mamadi Doumbouya, de se porter candidat aux prochaines élections.
Au cœur de leur critique figure l’absence, dans les dispositions transitoires du nouveau texte, de l’article 46 de la Charte de la transition, lequel stipulait que ni le président du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), ni ses membres, ne pouvaient se présenter à des élections à venir. Cet article, présenté comme non révisable, a été retiré de l’avant-projet soumis à consultation.
Pour les FVG, cette modification ouvre la voie à une candidature du colonel Mamadi Doumbouya, en violation des engagements qu’il avait pris lors de la prise de pouvoir en septembre 2021. « Ce projet de Constitution n’a pour seul objectif que de satisfaire le désir de Mamadi Doumbouya de se présenter aux prochaines élections », accusent-elles dans leur communiqué, évoquant un « parjure » potentiel et une menace sur la stabilité du pays.
La coalition exige le strict respect des articles 46, 55 et 65 de la Charte de la transition et appelle la population à se mobiliser « avec la plus grande combativité » contre ce qu’elle considère comme une tentative de confiscation du pouvoir.
Le projet de Constitution présenté par le Conseil national de la transition (CNT) vise à doter le pays d’un nouveau cadre institutionnel, en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel prévu d’ici fin 2025. Toutefois, plusieurs observateurs pointent des incertitudes persistantes autour du calendrier électoral et des garanties de non-participation des dirigeants actuels à la future compétition présidentielle.
Mohamed Sylla
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