Les Forces vives de Guinée (FVG) ont accusé, dimanche, le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, de vouloir se maintenir au pouvoir en violation de la Charte de la transition.
Elles ont annoncé une série de manifestations à partir du 5 septembre pour s’opposer au référendum constitutionnel prévu le 21 septembre.
Réunies en plénière, les FVG ont dénoncé « l’agenda de confiscation du pouvoir » du président de transition, qui avait juré, à sa prise de fonction, de respecter et de faire respecter la Charte.
Selon elles, le projet de nouvelle Constitution vise à « s’offrir une présidence à vie » en autorisant implicitement sa candidature, malgré l’interdiction inscrite dans les textes de transition et dans la Charte africaine de la démocratie.
La plateforme accuse la junte de « corruption », de « détournement de deniers publics » et de « violations massives des droits humains », évoquant la mort d’au moins 60 manifestants, la disparition forcée de figures de la société civile, des détentions arbitraires et le musèlement de la presse.
Depuis le coup d’État de septembre 2021 ayant renversé Alpha Condé, la Guinée est dirigée par le CNRD, avec Mamadi Doumbouya à sa tête.
Initialement fixée à deux ans, la durée de la transition a été repoussée, alimentant les accusations d’un pouvoir « verrouillé » pour favoriser une candidature du chef de la junte.
Les FVG, qui regroupent partis politiques, syndicats et organisations de la société civile, affirment qu’elles ne participeront « à aucune initiative visant à légitimer cette dérive autoritaire ».
Elles appellent la population et la communauté internationale à « empêcher la junte de trahir ses engagements » et à « défendre le droit inaliénable des Guinéens de choisir librement leurs dirigeants ».
Les manifestations prévues début septembre interviendront à quelques jours du référendum contesté, dans un climat déjà marqué par la répression et la fermeture de plusieurs médias.
Pour les Forces vives, « l’heure est venue de reprendre en main notre destin » – un avertissement qui laisse présager une rentrée politique sous haute tension.
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Mohamed Sylla
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