Le RPG Arc-en-ciel a annoncé un vaste remaniement de sa coordination régionale en Haute-Guinée, bastion historique de sa base électorale, écartant plusieurs de ses figures influentes, dont Taliby Dabo.
Dans un communiqué publié mercredi soir, le Bureau Politique National (BPN) du parti a acté le limogeage de Mamby Camara, jusque-là coordinateur régional pour la Haute-Guinée.
Il est remplacé par Sory Sanoh, chargé de « redynamiser les structures » dans cette région clé, selon les termes du document. M. Camara est sommé de remettre « sans délai » l’ensemble du matériel et des équipements du parti à son successeur.
Parallèlement, le BPN annonce la suspension immédiate de Taliby Dabo et de trois autres cadres régionaux.
Tous sont exclus des organes de décision du parti et interdits de se prévaloir de toute responsabilité au sein de la formation politique.
« Ils ne doivent être ni suivis, ni reconnus par les structures du parti », insiste le communiqué.
Les motifs avancés sont lourds : le BPN évoque des faits d’ »indiscipline caractérisée », de « propos diffamatoires » à l’encontre du leader du parti, mais aussi des actes présumés de concussion et de corruption.
Cette décision intervient dans un climat de fortes tensions internes au RPG Arc-en-ciel, en proie à des divisions depuis la chute du régime d’Alpha Condé en septembre 2021.
Si le parti se présente comme l’ancien principal pôle d’opposition face aux autorités de transition, il peine à contenir les rivalités locales et les ambitions personnelles au sein de ses rangs.
La direction nationale justifie ces sanctions par la volonté de « préserver l’unité, la discipline et l’image du parti », selon le communiqué.
Cette vague d’évictions traduit les difficultés persistantes du RPG Arc-en-ciel à maintenir la cohésion en interne, notamment dans son fief de Haute-Guinée, où se mêlent enjeux politiques et luttes d’influence locales.
Elle souligne aussi la stratégie du parti visant à renforcer son appareil en vue d’échéances politiques à venir, dans un contexte encore marqué par l’incertitude autour de la transition.
Mohamed Sylla
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