Le Réseau Environnement Bauxite (REB) a tenu son assemblée générale annuelle, ce jeudi 24 juillet à Conakry, réunissant ses membres, les autorités guinéennes, le Conseil d’administration de la Chambre des mines de Guinée, ainsi que les partenaires techniques et financiers du pays. Cette rencontre stratégique avait pour objectifs de dresser le bilan des activités du REB et de procéder à l’élection de son nouveau bureau.
Le Réseau Environnement Bauxite, dont la mission est d’amener les compagnies minières opérant dans la zone bauxitique et les parties prenantes à collaborer à la cogestion des impacts cumulés environnementaux et sociaux dans leurs zones d’intervention, a organisé cette assemblée générale annuelle.
Un mandat riche en réalisations et défis surmontés
Aissatou Bobo Diallo, présidente en exercice du REB, a ouvert la cérémonie en exprimant sa fierté face à l’engagement des sept compagnies minières bauxitiques membres (AMC, AMR, BAM, CBG, DM, GAC, et SMB) opérant dans la région de Boké. Créé le 22 mai 2018 sous l’égide de la Chambre des Mines de Guinée (CMG) et en collaboration avec le PNUD, le REB vise à promouvoir une exploitation bauxitique responsable et durable.
‘’Notre vision est de contribuer à la gestion des impacts cumulés à travers la conservation des services écosystémiques et le développement socio-économique des zones minières pendant et après la valorisation de la bauxite’’, a-t-elle déclaré.
Au cours de son mandat, le REB a atteint 58,84 % de ses objectifs annuels, renforçant notamment la collaboration entre le secteur minier et ses partenaires. Parmi les succès notables, Mme Diallo a cité la contribution du REB à la conception de politiques nationales, telles que les outils de tarification du marché carbone et le plan d’action pour les arbres menacés de Guinée.
Sur le plan environnemental et de la biodiversité, le REB a permis de ‘’développer un manuel de réhabilitation minière durable des sites d’exploitation bauxitique pour une meilleure application des normes environnementales par nos compagnies minières, de réaliser une étude sur la gestion intégrée du paysage dans les zones à impact cumulatif, servant de modèle à toutes les entreprises évoluant dans le corridor, de contribuer et participer à des initiatives de reboisement et de restauration d’environ 30 000 m² de zones dégradées au niveau des têtes de sources, des forêts galeries et des berges des cours d’eau, soit un total de 26 000 arbres locaux plantés pendant ces deux dernières années’’.
Socialement, selon la présidente en exercice du REB, le réseau a accompagné les communautés locales dans le développement de l’économie maraîchère sur 20 000 m² et la plantation de 2 000 arbres fruitiers, en mettant l’accent sur l’inclusion des femmes et des jeunes. Le REB a également renforcé les capacités de plus de 100 travailleurs et parties prenantes sur des thèmes cruciaux tels que la réhabilitation minière, la minimisation des impacts sur les chimpanzés et l’adaptation au changement climatique. Des sessions de sensibilisation ont touché environ 2 500 personnes sur la minimisation des impacts cumulatifs.
Vers un Réseau Environnement Mine (REM) national
Karifa Condé, président du Conseil d’administration de la Chambre des mines de Guinée (CMG) et directeur général de la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG), a salué les efforts du REB, soulignant la fierté de voir les sociétés minières s’engager activement pour la protection de l’environnement.
Insistant sur la nécessité de dépasser l’image traditionnelle des ‘’destructeurs de l’environnement’’ pour s’orienter vers une gestion plus globale des impacts miniers, M. Condé a annoncé une initiative majeure qui ambitionne de transformer progressivement le REB en un Réseau Environnement Mine (REM), couvrant l’ensemble des ressources minières (bauxite, or, fer, diamant) à travers le pays.
‘’Il faut faire en sorte que partout où se trouvent les sociétés minières membres de la Chambre des mines, on puisse gérer les impacts cumulatifs. Quand on fait cela, on réussira à gérer certains défis, comme le changement climatique que nous vivons aujourd’hui’’, a indiqué Karifa Condé.
Le soutien des partenaires techniques et financiers
Issa Diaw, représentant de la Banque mondiale en Guinée, a réaffirmé l’engagement de son institution en faveur d’un développement minier responsable et durable. Il a mis en avant la mission élargie de la Banque mondiale, qui inclut désormais la prospérité partagée dans le respect de la planète.
Il a engagé son institution à ‘’approfondir le partenariat avec la Chambre des mines. Je pense que le Réseau Environnement Eine (REM) qui vient d’être avancé est une brillante idée, notamment avec l’arrivée du grand projet Simandou’’.
Un appel à la durabilité et à la responsabilité
Le capitaine N’Faly Camara, inspecteur régional de l’environnement de Boké et représentant de la ministre de l’environnement et du développement durable, a clôturé les allocutions en interpellant les acteurs sur la question de la durabilité.
‘’Après l’exploitation et la destruction de l’environnement, après le transport de la bauxite, qu’est-ce qu’on va laisser à la génération future ? Voici la question qui doit nous interpeller’’, a-t-il déclaré, avant de louer l’engagement du REB dans l’internalisation des principes environnementaux, favorisant une meilleure intégration des projets au sein des communautés.
L’assemblée générale a été marquée par la remise de satisfécits aux membres du REB et des prix de reconnaissance aux entreprises pour leur soutien. La Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG) et Guinea Alumina Corporation (GAC) ont notamment été distinguées. Ces reconnaissances soulignent l’importance de la collaboration et de l’engagement financier des membres pour la réalisation des objectifs du réseau.
Les défis futurs du REB, désormais inscrits dans un plan de travail, incluent le développement de plans de gestion intégrée du paysage à l’échelle de chaque zone minière, l’élaboration d’un plan de décarbonisation du secteur minier et la mise en place d’une base de données interactive.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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