Le bail du marché de Cosa continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Après le sit-in organisé par les commerçants ce lundi 24 mars 2025 pour interpeller le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, c’est au tour de Fafa M’Bira Mané, président de la délégation spéciale de Lambanyi, de s’exprimer. Il a expliqué les raisons du bail de ce lieu lors d’un point de presse.
La première autorité de la commune de Lambanyi a indiqué que le bail a été signé avant son arrivée à la tête de la commune.
‘’Le marché a été baillé au moins un an avant mon arrivée à la tête de cette délégation spéciale de Lambanyi. Ce qui a motivé ce bail, comme pour d’autres marchés, c’est le manque de recettes. Les citoyens bénéficient des terrains de l’État, construisent des espaces ou des habitations, mais refusent de payer la commune, propriétaire des lieux. Si cela ne fonctionne pas, nous sommes obligés de repenser le modèle ou de le sauver’’, a-t-il souligné.
Il affirme que la loi autorise la collectivité à prendre une telle décision ‘’si la gestion par un administrateur du marché échoue. Elle peut confier le marché à un individu qui s’engage à payer selon des termes fixés. C’est ainsi que certains marchés sont gérés par des bailleurs privés. Cela permet à la collectivité de payer les salaires des fonctionnaires et contractuels’’.
‘’En tant qu’ancien inspecteur général adjoint de la décentralisation, j’ai sillonné les 303 communes rurales et les 41 urbaines de Guinée. Tous les marchés créés le sont à l’initiative de notables qui cèdent un espace pour en faire un lieu de commerce. Nos femmes et enfants souffrent de devoir se rendre jusqu’à Matoto. Quand un notable propose son terrain, l’idée devient collective, puis légale’’, précise-t-il.
Fafa M’Bira Mané a insisté sur le fait le marché de Cosa, à l’état actuel, n’est pas viable. ‘’C’est par manque de rentabilité. Avec le nouveau bail, nous avons négocié un avenant impliquant conseillers, techniciens et le preneur. La commune percevra 85 millions par mois, et le bailleur modernisera les lieux avec un investissement de 65 milliards GNF. Il a déjà réalisé des projets similaires, notamment à la Cimenterie’’, indique-t-il.
Il rassure que ‘’nous voulons moderniser ce marché après les constats choquants à Kiroty où des mineurs de 15 ans payaient 10 000 à 15 000 GNF par boutique. La situation exige une réforme’’.
Il est à noter que ce bail durera 60 ans. Les commerçants ont jusqu’au 15 avril prochain pour quitter les lieux.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.info
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