Le mouvement Cercle des Amis de Gaoual (CERAG-UFDG), dirigé par d’anciens responsables exclus de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), a lancé lundi un appel à la réforme du principal parti d’opposition, confronté à une grave crise interne.
« L’UFDG est à la croisée des chemins », a déclaré le président du CERAG-UFDG, Pr Lamarana Petty Diallo, lors d’une conférence de presse à Conakry.
« Ce moment charnière exige de nous courage, lucidité et unité », a-t-il poursuivi, appelant à « sauver l’UFDG et empêcher sa suspension ou sa dissolution ».
Ce mouvement, formé par des cadres exclus de la formation dirigée par l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, se positionne comme une « force réformatrice » et non comme une fronde interne. Il appelle à une refonte des textes statutaires, au renouvellement des instances dirigeantes et à une « dépersonnalisation du leadership » de l’UFDG.
L’UFDG, principal parti d’opposition en Guinée depuis plus d’une décennie, est minée depuis plusieurs mois par des tensions internes. Celles-ci se sont accentuées après l’exclusion de plusieurs cadres critiques de la direction, dont Joachim Baba Millimouno et Samuel Kourouma, ainsi que la publication d’un mémorandum jugé « subversif » par la direction du parti.
« Ces exclusions traduisent une intolérance inquiétante envers la diversité des opinions », a dénoncé Pr Diallo, qui a fustigé la « dictature de la pensée unique » et le « clanisme » régnant selon lui au sommet du parti.
Le CERAG-UFDG dit soutenir les cadres exclus et appelle les militants à se mobiliser pour une réforme en profondeur. Il dénonce également les pressions exercées sur des responsables fédéraux pour obtenir leur rétractation, après leur signature du mémorandum contesté.
La formation politique fait actuellement face à une menace de suspension par le ministère de l’Administration du territoire, qui lui a accordé un moratoire de 45 jours pour se conformer à ses obligations statutaires, dans un contexte de tensions judiciaires et politiques.
« Démocratique s’appelle l’UFDG, démocratique sera et restera le Parti. Nous y veillerons car tel est le but et la finalité de notre combat. », a martelé le président du CERAG-UFDG, rejetant toute dérive autoritaire.
Mohamed Sylla
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