À Labé, l’imam Abdoul Hamid Bah a été interdit de prêche et écarté de la mosquée de Hoorè-Hollandè, dans le quartier Companya, à la suite de déclarations tenues lors d’une intervention religieuse, considérées comme offensantes par une partie de la communauté locale.
Cette décision fait suite à une réunion de concertation entre les autorités religieuses, les sages du quartier et le bureau local, convoquée après une saisine officielle de la Ligue islamique régionale.
Enseignant d’anglais et d’arabe, maître coranique et prédicateur connu, l’imam Bah a été vivement critiqué pour des propos jugés « durs » et clivants, notamment sur des questions de morale et de société.
Selon plusieurs participants à la rencontre, ses paroles, bien que portant sur des thèmes religieux classiques, ont été formulées de manière excessive, avec un ton perçu comme accusateur, suscitant un profond malaise chez les fidèles.
Les responsables religieux ont estimé que ces déclarations portaient atteinte à la cohésion sociale et risquaient d’alimenter des tensions communautaires.
En conséquence, la Ligue islamique régionale, en concertation avec l’imam principal de la mosquée de Hoorè-Hollandè et les notables, a décidé de suspendre toutes les activités religieuses officielles de l’imam Abdoul Hamid Bah pour une durée indéterminée.
Bien que n’étant pas l’imam attitré de cette mosquée, Abdoul Hamid Bah y intervenait régulièrement pour assurer des prêches. Il a désormais été mis à la disposition de la Ligue islamique pour une évaluation approfondie de son rôle et de ses discours.
Certains membres de la communauté ont suggéré qu’il présente des excuses publiques. Toutefois, les sages ont recommandé qu’il observe d’abord une période de retrait, afin d’apaiser les esprits encore marqués par la polémique.
Cette affaire met en évidence la sensibilité des équilibres religieux et sociaux en Moyenne Guinée, particulièrement à Labé, et rappelle la responsabilité des leaders religieux dans la préservation de l’harmonie collective.
À l’heure où les prêches publics peuvent rapidement devenir des vecteurs de division, la vigilance autour du discours religieux apparaît plus que jamais nécessaire.
Mohamed Sylla
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