Le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, a signé lundi, un décret instaurant un Numéro Personnel d’Identification (NPI), destiné à chaque citoyen et résident étranger.
Ce code unique vise à moderniser le système d’état civil du pays et à renforcer l’identification légale de la population.
« Ce numéro est utilisé comme une référence universelle permettant d’identifier une personne physique dans toutes les circonstances où cela est requis », indique le décret lu à la télévision nationale.
Le NPI est composé de 18 caractères alphanumériques : 13 chiffres, 3 lettres et une clé de contrôle à 2 chiffres. Il est attribué à la naissance pour les citoyens guinéens et au moment de l’enregistrement au Registre National des Personnes Physiques (RNPP) pour les étrangers résidant en Guinée.
Ce numéro est unique, permanent et intransmissible, y compris après le décès de son détenteur.
Le décret précise que le NPI intègre trois catégories d’informations :
- Données biographiques (sexe, année et mois de naissance),
- Données géographiques (préfecture, commune, quartier de naissance, code région ou code pays),
- Données aléatoires (séquences chiffrées générées selon le lieu de naissance).
Un système de vérification basé sur une clé de contrôle est prévu pour garantir l’unicité et la validité du numéro.
Une réponse à l’invisibilité juridique
En Guinée, une part importante de la population ne dispose pas d’une identité légale, en particulier dans les zones rurales. Ce déficit d’identification limite l’accès aux droits civiques, à l’éducation, aux services sociaux et au marché du travail.
La création du NPI vise donc à combler ce vide administratif, en dotant chaque individu d’un identifiant fiable et interopérable.
Une démarche régionale en pleine expansion
En adoptant le NPI, la Guinée suit la voie d’autres pays africains comme le Mali, qui a instauré le NINA (Numéro d’Identification Nationale), un identifiant unique à 13 chiffres utilisé pour les documents d’état civil, les cartes d’identité et les opérations électorales.
La Côte d’Ivoire dispose également de son NIN, délivré automatiquement avec la carte d’identité biométrique. Ce numéro est connecté à plusieurs bases de données nationales, facilitant la gestion de la fiscalité, de la santé, de l’éducation et de la protection sociale.
Si le NPI représente une avancée majeure pour la gouvernance et la transparence, sa mise en œuvre effective dépendra de la capacité des autorités à le déployer sur l’ensemble du territoire, à former les agents d’état civil et à garantir la protection des données personnelles dans le respect des normes internationales.
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Mohamed Sylla
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