Le Bureau de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en Guinée, en partenariat avec le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, a organisé les 12 et 13 août à Kindia un atelier de formation sur la prévention de l’exploitation, des abus et du harcèlement sexuels (PRSEAH).
Une quarantaine de journalistes issus de la presse écrite, en ligne, audiovisuelle et radiophonique y ont participé.
Pendant deux jours, ils ont alterné apports théoriques, études de cas, mises en situation et échanges d’expériences pour mieux comprendre ces questions sensibles et contribuer à leur prévention.
Les formateurs, Aminata Keita, conseillère nationale PRSEAH, et Issiaga Konaté, administrateur national chargé de la promotion de la santé et de la communication à l’OMS Guinée, ont abordé les concepts clés, leurs implications juridiques et éthiques, ainsi que les rapports de pouvoir et la culture de protection.
Une attention particulière a été portée aux mécanismes de signalement : lignes téléphoniques dédiées, formulaires sécurisés, adresses électroniques confidentielles et points focaux communautaires.
Les participants ont discuté des obstacles tels que la peur de représailles, la stigmatisation ou l’ignorance des procédures, et des solutions comme la communication en langues locales et la mise en place d’espaces sûrs pour les survivants.
Ils ont également appris les gestes essentiels de soutien psychologique, l’importance de l’écoute active et de la confidentialité, ainsi que l’orientation vers les structures médicales, psychosociales ou juridiques.
« L’objectif est de renforcer les capacités des journalistes pour qu’ils deviennent des acteurs de prévention et de réponse face à ces violations graves de la dignité humaine », a déclaré M. Konaté, rappelant la politique de tolérance zéro de l’OMS.
Pour sa part, le Dr Moussa Soumah, directeur du Service national de promotion de la santé, a insisté sur la responsabilité sociale des médias.
« C’est à travers les journalistes qu’on pourra sensibiliser efficacement les communautés, leur faire comprendre leurs droits et les moyens de se protéger (…) », a-t-il affirmé.
À l’issue de l’atelier, plusieurs recommandations ont été formulées, notamment la création d’une plateforme WhatsApp pour maintenir le réseau des journalistes formés, la mise en place de formations continues, la désignation de points focaux PRSEAH dans les rédactions et l’implication accrue des médias dans les campagnes de sensibilisation.
Selon les organisateurs, l’atelier a permis de renforcer les compétences des journalistes pour informer avec exactitude, protéger les victimes et contribuer à bâtir un environnement sûr et respectueux pour tous, dans un pays où les violences basées sur le genre restent souvent taboues et sous-déclarées.
Boua King Kouyaté
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