Le président du Bloc Libéral (BL), Dr Faya Lansana Millimouno, a adressé une lettre ouverte au président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, pour dénoncer des menaces « graves et persistantes » visant sa sécurité physique et celle de ses proches, a constaté Conakry Infos.
Dans ce courrier daté du 14 juillet, M. Millimouno affirme avoir été alerté par des « sources crédibles et variées » faisant état de projets d’enlèvement ou d’atteinte à son intégrité physique.
Il évoque également une surveillance « inhabituelle » et un climat général d’intimidation à l’encontre des voix critiques dans le pays.
« Ces méthodes […] rappellent douloureusement le sort subi par plusieurs compatriotes tels que Foniké Menguè, Mamadou Billo Bah, Me Mohamed Traoré et tant d’autres », écrit le président du BL, citant des cas récents d’enlèvements ou de séquestrations extrajudiciaires.
Il rappelle avoir porté plainte pour menace de mort et injures en février 2025 auprès des juridictions compétentes, sans qu’aucune suite judiciaire ne soit donnée jusqu’à présent.
Se référant à la Charte de la Transition et aux instruments internationaux ratifiés par la Guinée, le leader du BL exhorte le chef de l’État à garantir sa sécurité et à veiller au respect des droits fondamentaux.
« Votre responsabilité personnelle est directement engagée devant l’histoire et devant le droit », avertit-il.
Dr Millimouno affirme que son engagement politique demeure pacifique et légal.
« Rien, absolument rien, ne peut justifier la terreur politique contre un citoyen qui ne fait qu’exercer des droits qui lui sont reconnus par la loi », écrit-il.
La lettre a été largement diffusée auprès des autorités nationales, des représentations diplomatiques, d’organisations internationales de défense des droits humains, ainsi que de la presse.
Aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée.
L’appel solennel de Dr Faya Millimouno intervient dans un contexte tendu en Guinée, où plusieurs acteurs politiques et de la société civile dénoncent une résurgence des pratiques de répression.
Depuis plusieurs mois, des cas de disparitions, d’arrestations extrajudiciaires ou de harcèlement ont été signalés, ciblant principalement les opposants au pouvoir de transition.
Cette situation soulève des inquiétudes quant au respect des engagements pris par les autorités de la transition, notamment en matière de libertés publiques, de pluralisme politique et de sécurité des citoyens.
Les appels à la vigilance et à l’intervention des institutions de garantie des droits humains, tant nationales qu’internationales, se multiplient.
Mohamed Sylla
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