Les fortes pluies qui se sont récemment abattues sur Conakry ont provoqué d’importantes inondations, entraînant des pertes en vies humaines et des dégâts matériels considérables. Plusieurs quartiers de la capitale ont été submergés, révélant une nouvelle fois la vulnérabilité des infrastructures urbaines face aux intempéries.
Face à cette situation dramatique, l’ancien président Alpha Condé a réagi avec virulence, dénonçant la gestion des autorités de la transition.
Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook, il accuse le pouvoir actuel d’ »incurie coupable » et de « déconnexion totale » vis-à -vis des réalités vécues par les citoyens.
Selon lui, ces inondations sont moins le fait du climat que celui d’un « échec de gouvernance » et d’un détournement systématique des ressources publiques.
« Ce n’est pas la pluie qui submerge la capitale, mais l’incurie coupable d’un pouvoir qui a choisi le pillage plutôt que la gouvernance », écrit Alpha Condé, estimant que les inondations répétées à Conakry sont la conséquence directe de « choix égoïstes » et d’une « corruption éhontée », a-t-il dénoncé.
Dans un ton à la fois empathique et combatif, l’ancien président s’adresse aux sinistrés :
« Nos cœurs sont avec vous (…). Ce qui vous arrive n’est pas une fatalité. Le peuple de Guinée finira par se relever », promet-il, appelant à « la fin de ce régime », a-t-il poursuivi.
Le message intervient dans un contexte tendu, alors que plusieurs quartiers de la capitale guinéenne restent partiellement inaccessibles à cause des eaux stagnantes.
Des familles entières ont été déplacées, des habitations détruites, et les secours s’organisent difficilement, faute de moyens logistiques adéquats.
Alpha Condé critique également l’utilisation des ressources publiques, affirmant que « des milliards de francs sont détournés » pendant que « les infrastructures se détériorent », et que les besoins élémentaires des citoyens – assainissement, drainage, sécurité – sont négligés.
Le message, fortement politisé, s’inscrit dans une série de prises de position de l’ex-chef d’État à l’encontre du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), au pouvoir depuis le coup d’État de septembre 2021.
Si ses critiques résonnent dans une partie de l’opinion, elles relancent aussi le débat sur la responsabilité des régimes successifs dans l’état de délabrement des infrastructures urbaines à Conakry.
Kadiatou N’Diaye
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