Hadja Domani Konaté, alias « Hadja Nani », soupçonnée d’avoir escroqué 416 candidats au pèlerinage à La Mecque, a été interpellée ce mercredi à Conakry par la police guinéenne, a-t-on appris de source proche du dossier.
L’arrestation a été confirmée par plusieurs victimes réunies devant la Direction centrale de la police judiciaire, où elles ont exprimé leur soulagement.
Selon les témoignages recueillis, la mise en cause aurait perçu entre 60 et 80 millions de francs guinéens par candidat, soit un préjudice total estimé à plus de 27 milliards GNF.
Elle aurait opéré à travers une prétendue agence de voyage, qu’elle présentait comme affiliée à des personnalités influentes, renforçant ainsi la crédibilité de son offre auprès des fidèles.
« Nous avons donné notre argent pour accomplir un devoir religieux, pas pour être escroqués », a réagi Amara 2 Sylla, fonctionnaire au ministère de l’Environnement, affirmant que les victimes avaient déjà reçu les vaccins et les tenues officielles généralement distribués par le Secrétariat général aux Affaires religieuses avant le départ pour le Hajj.
D’autres plaignants évoquent une escroquerie orchestrée avec méthode et assurent que l’agence frauduleuse aurait même utilisé le nom de la mère du président de la République pour gagner la confiance des pèlerins.
« Ce n’est pas un simple détournement, c’est une trahison morale (…) », estime Saliou Savané, dont la mère fait partie des victimes.
L’affaire, qui secoue l’opinion publique guinéenne depuis plusieurs jours, relance les débats sur la supervision des agences de voyage religieuses dans le pays, à l’approche du pèlerinage annuel.
Pour l’heure, les autorités judiciaires poursuivent leur enquête, tandis que les victimes demandent à être acheminées en Arabie saoudite, affirmant qu’elles ne réclament pas un remboursement, mais la possibilité d’accomplir leur devoir spirituel.
Amara Sylla
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