L’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC) a annoncé la vente aux enchères, prévue le jeudi 29 mai, des biens confisqués de l’ancien ministre de la Défense Mohamed Diané, figure influente du régime d’Alpha Condé, condamné pour ‘’enrichissement illicite’’.
En conférence de presse lundi, le directeur général de l’AGRASC, Alpha Sény Camara, a dénoncé avec fermeté les pratiques de prédation économique ayant marqué les années de gouvernance de l’ex-président Alpha Condé.
« Un citoyen ne doit pas être plus riche que l’État. Mais en Guinée, cela est arrivé. Dr Diané détenait à lui seul plus de 30 immeubles, dont le plus petit est un R+5. Ce n’est pas normal (…) », a-t-il fustigé.
Condamné en première instance à 5 ans de prison et au paiement d’une amende de 500 milliards de francs guinéens, Dr Mohamed Diané, longtemps considéré comme l’un des hommes les plus puissants du cercle rapproché d’Alpha Condé, est désormais au cœur de la vaste campagne de récupération des avoirs mal acquis menée par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF).
Un empire personnel aux contours démesurés
Parmi les biens saisis figurent :
– une trentaine d’immeubles luxueux à Conakry et à l’intérieur du pays,
– plusieurs véhicules de luxe,
– des terrains à usage d’habitation et commercial,
– du mobilier de grande valeur,
– des comptes bancaires bien fournis,
– et des actions dans diverses sociétés.
Ces biens, selon les autorités, sont le fruit de détournements massifs de fonds publics et d’un enrichissement jugé illégal par la justice guinéenne.
« Ce genre de concentration de richesses interroge sur leur origine. Est-ce du blanchiment d’argent, de la corruption ou d’autres pratiques illicites ? (…) », s’est interrogé Alpha Sény Camara.
L’affaire Mohamed Diané est l’un des symboles les plus marquants de la lutte anticorruption lancée par les autorités de transition en Guinée, déterminées à récupérer les ressources spoliées au détriment de l’État.
La vente de ces biens se fera publiquement, sous la supervision de l’AGRASC. Les fonds collectés seront reversés au Trésor public.
Mohamed Sylla
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