Djénabou Touré a officiellement pris ses fonctions jeudi en tant que Directrice générale des élections (DGE) de Guinée, dans un contexte politique sensible où tout le pays attend des élections crédibles pour un retour à l’ordre constitutionnel.
Nommée le 22 juillet, Mme Touré succède à la tête d’un organe clé du processus électoral guinéen.
Sa mission est claire : organiser des scrutins « transparents, libres et inclusifs », alors que la Guinée cherche à sortir d’une longue crise politique, ouverte depuis le renversement du président Alpha Condé par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) en septembre 2021.
« Prendre la tête d’un organe chargé de la gestion des élections en période de transition est un défi immense, un défi qui appelle à l’aide divine », a déclaré Mme Touré, plaçant son action sous le signe des valeurs à la fois spirituelles et républicaines.
Elle a appelé à une responsabilité collective pour restaurer la stabilité politique et a insisté sur l’urgence de mener à bien la mission dévolue à la DGE.
« J’ai pleinement conscience de la responsabilité qui nous incombe : celle de contribuer au retour à l’ordre constitutionnel. Soyez assurés que nous ne ménagerons aucun effort pour atteindre cet objectif. », a-t-elle déclaré.
La nouvelle Directrice générale des élections a souligné l’importance du travail d’équipe et de la concertation avec tous les acteurs concernés : cadres administratifs, société civile, partis politiques, médias, forces de sécurité, leaders religieux et opinion publique.
« Les élections doivent être des compétitions entre adversaires, non entre ennemis (…) », a-t-elle martelé.
Évoquant les tensions électorales récurrentes en Guinée, Djénabou Touré a regretté que les lois de la République aient souvent été mises de côté au profit d’accords politiques éphémères.
Elle considère l’arrivée du CNRD comme un tournant institutionnel majeur.
« Cette rectification institutionnelle place l’organe de gestion des élections au cœur de l’action, face à sa responsabilité technique, sans exclure aucun acteur, mais en assignant à chacun ses rôles et devoirs. », a indiqué Djénabou Touré.
S’adressant à ses collaborateurs, elle les a invités à faire preuve de rigueur, de patriotisme et de professionnalisme.
« Le chemin ne sera pas aisé. Mais ensemble, nous redonnerons espoir au peuple de Guinée. », a-t-elle réaffirmé.
En plaçant la DGE au centre du dispositif de transition, les autorités guinéennes misent sur une refondation institutionnelle durable.
La posture de Mme Touré, qui mêle sens de responsabilités et volonté d’unité, marque un style nouveau, qui sera toutefois jugé à l’épreuve des faits.
Dans un pays à l’histoire électorale souvent troublée, sa capacité à incarner l’impartialité et à restaurer la confiance s’annonce déterminante.
Mohamed Sylla
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