À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le président de l’UFDG), Cellou Dalein Diallo, a dénoncé samedi une dégradation sévère de la situation des médias en Guinée, accusant la junte au pouvoir de vouloir « faire taire toutes les voix dissonantes ».
Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook, l’opposant a évoqué un climat de répression marqué, selon lui, par le harcèlement de journalistes, des enlèvements, des coupures d’Internet, la destruction de matériel de presse et la fermeture de médias audiovisuels.
« Les journalistes guinéens vivent les pires années de leur vie professionnelle », a-t-il affirmé.
M. Diallo accuse les tribunaux et la Haute Autorité de la Communication (HAC) d’agir comme « les bras armés d’un pouvoir d’exception » en contribuant à la suspension de plusieurs organes de presse.
Il cite notamment le retrait des agréments de médias comme Espace TV, Djoma FM ou FIM FM, ce qui aurait entraîné, selon lui, la suppression de près d’un millier d’emplois.
Le leader de l’UFDG appelle à une mobilisation pour exiger la réouverture des médias fermés et la restauration de l’indépendance des institutions de régulation.
« Nous ne devons pas plier devant la dictature ni nous résigner à la confiscation de nos droits et libertés », a-t-il déclaré.
Le thème retenu cette année par l’UNESCO pour la Journée mondiale de la liberté de la presse est : « Informer dans un monde nouveau – L’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias ». Mais en Guinée, a souligné M. Diallo, « les journalistes n’ont pas le cœur à la fête ».
Dans son rapport annuel publié cette semaine, Reporters sans frontières (RSF) classe la Guinée à la 103e place sur 180 pays, pointant un net recul des libertés médiatiques et une pression croissante exercée sur les professionnels de l’information.
Mohamed Sylla
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