Huit personnes, dont un employé de banque et une femme, ont été placées sous contrôle judiciaire mercredi à Conakry dans le cadre de l’enquête sur un braquage spectaculaire de 21 milliards de francs guinéens (environ 2 millions d’euros), a appris Conakry Infos de sources judiciaires.
Le 12 avril, un véhicule transportant une importante somme d’argent appartenant à un orpailleur a été attaqué par des hommes armés dans la sous-préfecture de Kolentin, sur la route nationale reliant Kindia à Mamou.
L’attaque, qui a visé un pick-up chargé de fonds, a soulevé une vive émotion dans l’opinion publique en raison du montant volé et de l’implication présumée de membres des forces de sécurité.
Trois premiers suspects, dont un sergent-chef de la police et un adjudant-chef de l’armée, avaient été placés en détention le 29 avril.
Neuf autres individus ont comparu mercredi 30 avril devant le parquet du tribunal de première instance de Kaloum. Huit d’entre eux ont été placés sous contrôle judiciaire, a précisé une source proche du dossier.
Parmi les nouveaux mis en cause figure Thierno Moussa Diallo, désigné par les autorités comme le principal instigateur du braquage.
Un employé de banque fait également partie des personnes entendues, bien que son rôle exact reste à déterminer.
Les suspects ont été présentés au juge d’instruction dans la matinée, escortés par un important dispositif sécuritaire. Certains portaient des blousons portant l’inscription « G-RIDERS », un groupe de motards auquel ils seraient affiliés.
Thierno Moussa Diallo a brièvement comparu avant d’être discrètement transféré sous escorte policière vers un lieu tenu secret.
Selon le parquet, les huit personnes placées sous contrôle judiciaire sont soupçonnées d’avoir entretenu des liens de complicité ou de proximité avec le principal accusé. Au total, seize personnes sont désormais poursuivies dans cette affaire.
L’une des pièces à conviction principales, une moto de marque BMW supposément utilisée lors de l’attaque, a été saisie et placée sous scellés.
Ce braquage met en lumière les failles sécuritaires persistantes sur les axes routiers du pays, ainsi que d’éventuelles connexions entre réseaux criminels et certaines composantes des forces de l’ordre.
La présence d’un employé de banque parmi les suspects soulève également des interrogations sur de possibles complicités au sein du système financier.
L’argent dérobé reste, à ce stade, introuvable.
Â
Mohamed Sylla
Lire l’article original ici.