L’ancien Premier ministre Bernard Goumou a rompu son silence dimanche à Conakry, lors d’une conférence de presse, en appelant les citoyens à soutenir le projet de nouvelle Constitution soumis à référendum le 21 septembre prochain.
« Depuis ma descente de charge du gouvernement, j’ai choisi le silence. Car j’estime qu’un responsable public doit savoir s’effacer de bonne foi et laisser la place aux nouvelles autorités », a expliqué M. Goumou, évoquant un « attachement aux principes de réserve ».
Selon lui, son retour dans le débat public répond à « un enjeu fondamental » : l’adoption d’une nouvelle Loi fondamentale.
L’ancien chef du gouvernement estime que ce texte « n’est pas seulement une simple formalité, c’est un acte fondateur » qui doit garantir « la paix, la stabilité et la continuité de l’État » tout en ancrant la Guinée « dans le concert des nations avec responsabilité et dignité ».
Affirmant parler « en citoyen », Bernard Goumou a justifié son engagement par « le sens du devoir » et par sa « conviction personnelle, renforcée par (son) amitié et (sa) loyauté envers le président de la République, le général Mamadi Doumbouya ».
« Pourquoi cette Constitution ? D’abord, pour tourner la page de la transition. Ensuite, pour donner une légitimité démocratique à nos nouvelles autorités », a-t-il déclaré, ajoutant que le texte introduit « des mécanismes de transparence, de contrôle du pouvoir et de reddition des comptes ».
Pour l’ancien Premier ministre, la nouvelle Constitution « redonne aux citoyens le droit de choisir librement leurs représentants » et se veut inclusive, en consacrant « le droit à l’éducation et à la santé pour tous ». « Il s’agit de semer la graine d’un avenir meilleur pour notre pays », a-t-il insisté.
Bernard Goumou a annoncé qu’il mènerait une campagne de proximité à l’intérieur du pays afin d’expliquer « de façon pédagogique les enjeux de cette nouvelle Constitution » et d’appeler à voter « oui » lors du référendum.
Cette prise de parole, la première depuis son limogeage en mars dernier, marque un tournant dans le repositionnement politique de l’ex-Premier ministre, désormais affiché comme un soutien assumé au processus constitutionnel en cours.
Boua King et Mohamed Sylla
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