Ce lundi, à la place des martyrs de N’Zerekoro et devant une foule nombreuse, Bernard Goumou a défendu l’idée que le vote OUI au référendum ouvre la voie à des institutions civiles solides et légitimes.
« Le OUI, c’est dire oui à la paix, oui à la justice, oui à l’avenir », a-t-il déclaré. Selon lui, la Guinée ne pourra attirer durablement les investissements et construire une économie compétitive qu’en tournant définitivement la page de l’instabilité politique.
En appelant à « bâtir une société plus juste, inclusive et réconciliée », l’ancien Premier ministre a lié directement la réforme constitutionnelle à une meilleure gouvernance. Dans son intervention, il a insisté sur la transparence et la responsabilité comme bases d’une gestion publique crédible. Un message qui trouve un écho particulier auprès des acteurs économiques, souvent inquiets de la fragilité institutionnelle du pays.
Transmettant les salutations du Président Mamadi Doumbouya, Bernard Goumou a souligné la volonté du chef de l’État de s’appuyer sur la Guinée forestière pour sécuriser le référendum. Cette proximité avec le pouvoir central traduit une stratégie : montrer que la région est un acteur clé de la stabilité nationale, et donc de l’environnement économique futur.
La visite au Patriarche de N’Zérékoré a renforcé cette dynamique. En plaçant son déplacement sous le sceau des bénédictions et des autorités traditionnelles, Goumou a rappelé que le développement économique repose aussi sur la cohésion sociale et la légitimité locale. Une démarche symbolique qui complète son message institutionnel.
Au-delà du discours politique, la visite de Bernard Goumou illustre un enjeu plus large : rassurer. Rassurer les citoyens sur l’avenir institutionnel, mais aussi envoyer un signal positif aux investisseurs et aux partenaires de la Guinée. Le référendum, dans cette perspective, est présenté comme une étape indispensable pour garantir un climat propice aux affaires et aux projets de développement.
Retrouvez ci-dessous l’intégralité du discours de Dr Bernard Goumou à la Place des Martyrs de N’Zérékoré.
Discours – campagne référendaire en Guinée forestière
Dr Bernard GOUMOU – Ancien Premier ministre
Mes chers parents, mes chers frères et sœurs,
Je vous remercie du fond du cœur pour cette mobilisation exceptionnelle et pour cette réception grandiose, depuis l’aéroport jusqu’à la Place des Martyrs.
Vos chants, vos danses, vos prières et vos bénédictions me touchent profondément. J’ai les larmes de joie, parce que cette cohésion et cette chaleur humaine sont le plus beau témoignage de notre unité.
Permettez-moi, avant tout propos, de vous transmettre les salutations fraternelles du Président de la République, Son Excellence le Général Mamadi Doumbouya.
Il m’a chargé de vous dire qu’il vous porte dans son cœur, qu’il sait votre fidélité et votre dignité, et qu’il compte sur vous pour écrire ensemble cette nouvelle page de l’histoire de la Guinée.
Aujourd’hui, je reviens vers vous non pas en Premier ministre, mais en fils du terroir.
Je ne viens pas promettre, je viens écouter. Je ne viens pas imposer, je viens tendre la main. Je ne viens pas diviser, je viens partager avec vous l’essentiel : la réconciliation et l’unité.
Avant d’aller plus loin, je veux poser devant vous un geste d’humilité.
Au nom de mes frères qui m’ont précédé, au nom de ceux qui sont aujourd’hui aux affaires, je demande pardon pour tout le mal que nous avons pu faire, parfois par ignorance, parfois par maladresse, dans l’exercice de la gouvernance.

Pardonnez-nous. Continuez à nous donner vos conseils, vos bénédictions et votre sagesse. Car sans vos prières et vos orientations, nous ne sommes rien.
Mes chers parents, je suis ici pour dire haut et fort que notre région doit parler d’une seule voix : la paix, la réconciliation, l’unité.
Nous devons dépasser les considérations d’ethnie, de clan ou d’appartenance.
Nous devons bâtir une région forte, respectée, capable de peser dans la Guinée nouvelle.
Je lance un appel solennel : que chaque fils et chaque fille de la Forêt, cadre, ministre, responsable, soit accueilli ici avec la même chaleur, la même dignité et le même respect.
Car c’est en honorant nos invités que nous faisons grandir notre région.
Dans les prochains jours, vous verrez arriver ici vos ministres ressortissants de la Forêt. Ensemble, nous tiendrons un grand meeting de lancement officiel de la campagne référendaire.
Chacun d’eux, dans sa langue du terroir, vous expliquera le contenu de la nouvelle Constitution et pourquoi il est important de voter OUI.
Mes chers parents, j’ai été Premier ministre. J’ai atteint le plafond de l’acte administratif.
Aujourd’hui, mon ambition est différente : fédérer nos énergies autour du Président Mamadi Doumbouya et de cette nouvelle Constitution qui ouvre une ère de stabilité, de responsabilité et de justice.
Le OUI, ce n’est pas seulement un vote. C’est :
- tourner définitivement la page de la transition,
- donner à la Guinée des institutions civiles et légitimes,
- garantir une gouvernance transparente et responsable,
- bâtir une société plus juste, inclusive et réconciliée à travers l’éducation et la santé pour tous..
Parents de la Forêt, chers frères et sœurs,
Je tends la main à tous.
Marchons ensemble, unis et réconciliés, pour que notre région soit un exemple de maturité politique et de grandeur.
Le 21 septembre, nous avons rendez-vous avec l’histoire. Voter OUI, c’est :
- dire oui à la paix,
- dire oui à la justice,
- dire oui à l’avenir.
Que Dieu bénisse la Forêt,
Que Dieu bénisse la Guinée,
Que Dieu bénisse tous les Guinéens.

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