L’ancienne ambassadrice de Guinée en Belgique, Mme Aïssata Doukouré, a obtenu lundi une libération provisoire après plus de deux mois de détention en Belgique, a appris Conakry Infos de source diplomatique.
Arrêtée en juin dans le cadre d’un différend familial ayant conduit à des accusations de maltraitance, Mme Doukouré avait été placée en détention préventive. Elle reste toutefois poursuivie dans le cadre d’une procédure judiciaire en cours.
Sa libération est intervenue à la suite d’une intense mobilisation diplomatique de Conakry, conduite par le ministre des Affaires étrangères, Dr. Morissanda Kouyaté, qui a sollicité l’appui du réseau diplomatique guinéen, de la CEDEAO, de l’Union africaine et de partenaires internationaux, selon plusieurs sources.
Dans un message après sa remise en liberté, l’ex-diplomate a exprimé sa « profonde gratitude » à la communauté guinéenne de Belgique, aux représentations africaines et au gouvernement guinéen, saluant « l’engagement personnel » du ministre Kouyaté.
Juriste de formation et ancien cadre des Nations-Unies, Dr. Kouyaté a affirmé vouloir renforcer la visibilité et l’influence de la Guinée sur la scène internationale.
Son implication dans ce dossier, sur instructions du président de transition Mamadi Doumbouya, s’inscrit dans une stratégie plus large visant à protéger les ressortissants guinéens à l’étranger et à consolider les relations avec les organisations régionales et internationales.
Lors d’une visite en Belgique en août, au cours de laquelle il a rencontré Mme Anneleen Van Bossuyt, ministre belge de l’Asile, de la Migration et de l’Intégration sociale, le ministre guinéen avait précisé que Mme Doukouré continuait de bénéficier de l’immunité diplomatique, malgré la fin de son mandat d’ambassadrice en novembre dernier.
« Laissons la justice faire son travail, mais à côté de la justice, il faut faire bouger la diplomatie », avait-il déclaré à RFI, estimant qu’« une mauvaise interprétation de l’immunité » pourrait causer « beaucoup de torts ».
Pour plusieurs observateurs, cette affaire illustre une diplomatie guinéenne redevenue active et protectrice, après des années d’isolement relatif, tout en renforçant la confiance de la diaspora dans les institutions nationales.
Boua King K.
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