Le procès de Mamadi Camara, ancien ministre de l’Économie et des Finances sous Alpha Condé, a connu un nouveau tournant ce lundi 14 avril 2025, devant la Chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Les débats n’ont pas eu lieu comme prévu : à la place, la Cour a annoncé une décision remettant en cause le rapport provisoire à l’origine des charges pesant sur l’ancien ministre.
Cette décision fait suite aux demandes de la défense, qui contestait la fiabilité et la neutralité dudit rapport. Selon les avocats de Mamadi Camara, les inspecteurs auraient produit un document entaché d’irrégularités, contraire aux standards d’une expertise judiciaire impartiale.
« La défense n’a pas été associée à l’élaboration de ce rapport, ce qui viole les règles de procédure et porte atteinte au droit à un procès équitable », a plaidé Me Lanciné Sylla devant la Cour. L’avocat a également insisté pour que l’expert désigné ait un accès complet à l’ensemble des pièces justificatives, afin de travailler dans la transparence et l’objectivité.
Du côté du ministère public, les procureurs redoutent un ralentissement du processus judiciaire si la Cour accède à cette requête, et préfèrent que le prévenu réponde directement au contenu du rapport existant.
Cependant, pour garantir les droits de la défense et l’intégrité du procès, la Cour a accédé à cette demande, confiant la mission de contre-expertise au cabinet international Grant Thornton. Le juge Yaghouba Conté a ensuite renvoyé l’affaire au 19 mai 2025, en attendant les conclusions de cette nouvelle expertise.
Mamadi Camara reste poursuivi pour détournement de deniers publics, corruption, blanchiment d’argent et enrichissement illicite, portant sur près de 80 milliards de francs guinéens. Il comparaît en prévenu libre.
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